Bière simple (enkel), double (dubbel), triple (tripel), quadruple (quadrupel ou abt), double fermentation, triple fermentation ?
Heu … ch’ comprend pôooo !?!?!?
C’est un sujet qui fait débat chez les brasseurs comme chez les zytologues, alors on va simplement essayer de dégrossir le terrain pour que vous puisiez vous faire votre avis dans tout ça :
Bière triple, ou triple fermentation, est souvent un gage de qualité pour le consommateur, mais il y aurait bien aussi là dessous un petit coté marketing …
Historiquement, et même de nos jours, une brasserie, ou un monastère, brassait plusieurs bières de forces différentes : c’est à dire plus ou moins maltées ce qui va souvent (pas toujours) de pair avec plus ou moins alcoolisées. La bière la moins forte était appelée la simple, la suivante double, la plus forte triple, et éventuellement si une autre était plus forte on l’appelait quadruple.
On utilise une certaine quantités de céréales (maltées et éventuellement non maltées) pour brasser une bière simple, on met un peu plus de céréales et on ajoute du sucre pour brasser une double, mais on ne met surtout pas le double de céréales car cela rendrait la bière extrêmement liquoreuse et épaisse. Et ainsi de suite pour les bières triple et quadruple.
Il se raconte aussi que les monastères brassaient une excellente bière triple (ou double) pour leurs ôtes de marque et rinçaient le malt après le premier brassage pour en extraire les sucres restants et brasser une bière double puis un dernier rinçage permettait de brassrt une bière simple, qui servait de bière de table au quotidien.
En résumé donc : simple, double, triple ou quadruple cela fait référence au classement des bières de la brasserie concernée. Bien que nous n’ayons pas connaissance de ce genre de pratique, il serait possible de brasser 4 bières et de les appeler : une simple 3°, une double 3,5°, une triple 4° et une quadruple 5°.
Voilà pour les bière simples, doubles, triples, quadruples (et bientôt quintuples peut-être ?) … Mais pourquoi triple fermentation alors ? Pourquoi une bière triple houblons ?
Bière triple fermentation ? Wouha ! elle doit être trop bonne et super forte ! Heu … c’est pas si simple.
Revenons sur le principe du brassage, (simplifié à l’extrême, les puristes nous excuserons) : l’eau de cuisson des céréales est bouillie puis refroidie et mise en fermentation avec des levures. Ces levures vont travailler fortement quelques jours pour transformer les sucres en alcool. Voilà la phase de fermentation primaire. Puis ensuite il est globalement admis que les brasseurs qui brassent une bière de qualité la laissent en fut de 1 semaine à plusieurs mois de plus pour que la bière vieillisse, tout un aspect aromatique se déroule, les levures s’endorment, la bière s’éclaircit, l’amertume peut s’arrondir … Pendant cette phase des ajouts de houblons, sucres, herbes, fleurs etc … peuvent avoir lieu. Certains considèrent que tout ceci constitue 2 fermentations distinctes, pour d’autres 1 seule.
Ensuite la bière est mise en bouteille, et pour qu’elle soit gazeuse soit on travaille de façon ancestrale en ajoutant un peu de sucre qui sera mangé par les levures encore en vie pour créer du dioxyde de carbone et un tout petit peu d’alcool : voilà qui constituerait une troisième fermentation, qui dure environ 2 semaines (parfois plus, parfois moins). Ce sont les bières dans lequel vous trouverez un dépôt dû aux levures, la refermentation sur lie. Mais pour que la bière soit gazeuse, on peut aussi acheter une bonbonne de dioxyde de carbone, un manomètre et pchit !!! La bière est carbonatée prête à être vendue si on le veut … Là, on vous laisse décider si c’est légitime de parler de fermentation ou pas … Chaque méthode a ses avantages/inconvénient mais bref.
Maintenant que la bière est en bouteille, il est possible de la laisser vieillir en cave, et dans ce cas pourquoi ne pas dire qu’il s’agit d’une autre forme de troisième fermentation puisqu’elles vieillissent et évoluent ? C’est ce que certains font.
Vous le voyez, ce n’est pas simple … simple … c’est bon ? Vous avez le jeu de mot ? Hihihi. Alors disons que ce n’est pas aisé de s’y retrouver. L’idée pour certains brasseurs est de respecter la méthode ancestrale avec fermentation(s) de plusieurs semaines, et pour d’autres l’objectif premier est d’indiquer le mot triple sur l’étiquette car cela fait vendre. Quoiqu’il arrive : une méthode de brassage classique triple fermentation ne permet pas d’obtenir une bière triple ou quadruple sans ajouter de sucres, voir beaucoup de sucres, qui seront en très grande majorité (voire totalité) mangés par les levures pour fabriquer de l’alcool.
Une bière triple fermentation n’est donc pas forcément forte en alcool, contrairement à une bière triple : notre Blondinette des Lacs ou notre Canaillos sont des triples fermentations. Même notre Plume à 2,8° est une triple fermentation, mais ce n’est pas notre bière triple.
Et pour compliquer tout cela on peut parler de bière double car doublement houblonnée, non pas parce qu’elle est houblonnée deux fois plus, mais parce qu’elle est houblonnée à deux moment différents. Et même triplement houblonnée.
Certains brasseurs appellent leur bière triple parce qu’elle est brassée à partir de trois céréales différentes …
Et d’autres triples ont ce nom parce que le brasseur a utilisé 3 houblons différents !
Donc vous pourriez trouver des bières quadruple triple !! Une fermentation triple, et bière quadruple car plus fort degrés d’alcool de la brasserie concernée et pourquoi pas triple houblons et triple céréales !
Et dans ce cas, est ce qu’une quadruple triple égal une douze ????
Mais l’essentiel n’est il pas que la bière vous plaise ?